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L'hypersensibilité, ça se soigne ?

Vous êtes souvent à fleur de peau et les émotions vous font souffrir. L’hypersensibilité n’est pas un défaut mais un trait de caractère. Comment la transformer et mieux trouver sa place.

Je rencontre de plus en plus de gens autour de moi usés et désabusés par leurs émotions exacerbées. Cela me rappelle des périodes difficiles dans ma vie quand rien ne fonctionnait. Des moments de souffrance, de colère, d’incompréhension, d’isolement, de combat intérieur, de dépendance affective en attendant que quelqu’un vienne me sauver de moi-même…

Aujourd’hui, je sais que ceci a un nom : « l’hypersensibilité ». L’hypersensibilité est un trait de caractère qui touche environ 15 à 20% de la population, c’est-à-dire quand même un cinquième. Ceci représente à peine la moitié des 40% qui se disent pas du tout sensible, l’autre extrême. Il y a de quoi être déboussolé et de se sentir « anormal » quand les 2 catégories n’arrivent pas à s’entendre.

L’hypersensibilité se traduit par l’hyperstimulation du système nerveux. Des stimulations ou informations sensorielles qui arrivent de tous les côtés et quasiment en continu, multiplient ainsi les connexions neuronales. L’activation du système nerveux, notamment du cerveau émotionnel, déclenche des émotions dont nous n’avons pas souvent conscience. Parfois nous sentons un malaise, une incompréhension, une contrariété… sans les mettre en lien avec ce qui est en train de se passer. En apprenant à être plus à l’écoute de notre corps, nous pouvons pourtant remarquer des tensions musculaires, de la transpiration, la boule au ventre, des tremblements, de la désorientation… Le corps nous parle et ceci a du sens.

Contrairement à ce que pensent la plupart des gens, les émotions sont des « guides » précieux. Elles nous indiquent comment réagir dans les différentes situations. Une colère incite à se défendre, la tristesse à prendre soin de soi pour assimiler une déception et mieux repartir… Il est intéressant à savoir que normalement une émotion ne dure que quelques secondes à quelques minutes. A condition d’aller au bout du processus émotionnel et que l’émotion négative soit résolue.

Mais avons-nous appris à nous occuper correctement de nos émotions, à les identifier, les accepter, les exprimer, les traverser de manière cohérente ? La plupart du temps nous les subissons et nous ravivons les émotions négatives déjà bien installées, histoire de remplir un peu plus la « poubelle ».

Alors imaginez une personne très sensible, sollicitée en quasi permanence sur le plan sensoriel et émotionnel. Les émotions négatives issues de situations difficiles voire incomprises s’accumulent. Pour s’adapter tant bien que mal, elles peuvent engendrer des comportements de compensation, des difficultés relationnelles, des déséquilibres corporels appelés réactions « psychosomatiques »…

La personne sensible a une perception plus fine et aigüe de tout ce qui l’entoure. Elle peut voir, entendre, ressentir ce qui reste caché à d’autres. En même temps son seuil de tolérance est plus faible. Le bruit agresse, les lumières éblouissent, de fortes odeurs dérangent, elle est plus assujettie aux allergies… Elle s’épuise donc plus facilement et n’a pas de réserve. Encore aujourd’hui, quand je n’ai pas dormi suffisamment trois nuits de suite, il m’arrive d’être à fleur de peau et de faire des crises de pleurs !

La personne hypersensible réfléchit et cogite beaucoup. Elle est dans l’introspection, l’analyse et il lui arrive souvent de douter d’elle-même. Elle est consciencieuse voire perfectionniste, déterminée voire obstinée, cherchant impérieusement à contrôler sa vie et celle de ses proches. Il est évident que ceci génère beaucoup d’anxiété et de stress.

Aussi, la personne sensible est très empathique et peut laisser plus de place aux autres qu’à elle-même… Elle perçoit le danger avant tout le monde et sera d’un secours précieux pour écouter, rassurer, trouver une solution aux problèmes des autres. Le cœur sur la main et les portes grandes ouvertes, elle se met facilement au service d’autrui… et ne sais pas dire NON. Elle n’est pas suffisamment à l’écoute de ses propres besoins. Et comme elle n’a pas appris à prendre suffisamment soin d’elle-même, l’hyperstimulation sensorielle aura raison d’elle. Rapidement les émotions débordent, la personne devient susceptible, irritable, en colère, fatiguée, épuisée… la vie bascule, le trou noir, trop de questions sans réponses.

L’hypersensibilité nécessite d’assumer sa différence. Est-ce que je peux mieux aménager ma vie au lieu de la subir ? Comment je peux mettre plus de cohérence dans mon vécu émotionnel, comment résoudre CHAQUE émotion ? Comment me respecter d’avantage ? Nous pouvons pleinement profiter de notre créativité et de notre imagination. Il y a vraiment des choses à mettre en place dans le quotidien pour mieux accepter ce potentiel.

Aujourd’hui j’ai appris à apprivoiser ma sensibilité et à accepter que je suis différente des autres. J’ai appris à prendre soin de moi quand je fatigue plus vite que les autres au lieu de me culpabiliser. J’ai appris à lâcher prise au lieu de vouloir tout contrôler. Et j’ai appris que mes qualités sont utiles aux autres et que ceci me donne une responsabilité, car pour leur être utile, je dois m’occuper moi-même de mon bien-être.

Ulrike Lefebvre, psychosomatothérapeute

Tél. : 06 11 36 6
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Article créé le 26/10/2018 par Ulrike LEFEBVRE

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